Les systèmes ERP évoluent — mais pas toujours comme on pourrait s’y attendre. L’intelligence artificielle et l’infonuagique attirent toute l’attention, mais pour les manufacturiers, la véritable valeur réside encore dans les bases : des données fiables, des indicateurs clairs, et un système qui aide réellement les gens à mieux faire leur travail.
Pour y voir plus clair sur l’avenir de l’ERP (et faire le tri entre ce qui est pertinent et ce qui relève du battage médiatique), écoutez deux experts qui en ont vu de toutes les couleurs : Jean Magny, président de Genius ERP et vétéran de l’industrie manufacturière avec des décennies d’expérience en ERP, et Max Larose, conseiller ERP ayant œuvré dans les secteurs de l’aérospatiale, de l’agroalimentaire et de la pharmaceutique. Ensemble, ils discutent de l’avenir de l’ERP, des défis qui freinent encore les manufacturiers, et de ce qu’il faut réellement pour réussir un projet ERP.
Max et Jean répondent à toutes vos interrogations. Écoutez-les partager leurs expériences et anecdotes du monde manufacturier.
Aujourd’hui, beaucoup de discussions autour de l’ERP tournent autour de l’IA et de l’infonuagique. Bien que ces aspects soient importants, Jean rappelle que les bases demeurent essentielles. « Même dans 10 ans, les fondamentaux ne changeront pas. L’ERP tournera encore autour des données, des KPI et de la visibilité opérationnelle », affirme-t-il.
Les manufacturiers vont continuer de miser sur ce qui améliore la performance : produits à forte marge, chaînes d’approvisionnement résilientes et planification plus intelligente. Le défi est de faire tout cela avec peu de ressources humaines, un budget limité et une complexité croissante.
Selon Max, la plus grande évolution est que l’ERP n’est plus seulement un système de gestion interne. « L’ERP cessera d’être uniquement un outil en arrière-plan pour devenir un moteur décisionnel », dit-il. « L’avenir de l’ERP, c’est de faire ressortir les données en temps réel — pour les rendre utiles, pas juste archivées. »
C’est là que l’IA entre réellement en jeu. Il ne s’agit pas d’automatiser pour automatiser, mais de générer des insights pertinents : des systèmes qui ne font pas que vous alerter, mais qui vous disent quoi faire ensuite — et pourquoi c’est important.
Jean et Max sont d’accord : les ERP génériques sont en voie de disparition. Les manufacturiers ont des besoins précis, et ils ont besoin de systèmes qui s’y adaptent. « Des flux de travail, des rapports et des tableaux de bord adaptés deviendront indispensables », explique Max. « On ne peut pas gérer un atelier mécanique comme une usine agroalimentaire. »
Jean ajoute qu’un ERP qui nécessite beaucoup de personnalisation est souvent un signal d’alarme. « Si vous envisagez une tonne de personnalisations, demandez-vous : cet ERP est-il vraiment conçu pour mon industrie? Sinon, vous allez dépenser plus en personnalisation qu’en implantation. »
La meilleure stratégie? Choisir un système déjà conçu pour votre secteur — afin d’en retirer de la valeur dès le départ, sans devoir tout réinventer.
S’il y a un message que Jean et Max veulent faire passer, c’est celui-ci : implanter un ERP, ce n’est pas simplement acheter un logiciel — c’est transformer la façon dont votre entreprise fonctionne.
« Un ERP, c’est très demandant au départ — mais le retour est énorme », explique Jean. « Le pire, c’est de commencer et d’arrêter en cours de route. On perd l’élan, la confiance, et du temps. »
Max renchérit : « On ne peut pas faire de l’ERP en mode micro-ondes. Ce n’est pas une app — c’est une transformation. »
Cela implique d’aligner les départements, de définir des objectifs clairs, et de rester fidèle à la portée du projet. Quand toute l’équipe est mobilisée et qu’on a un bon partenaire pour nous guider, le retour sur investissement est considérable.
Alors, quand est-il temps de passer d’Excel et des outils comptables à un ERP?
« Excel est le meilleur ERP du monde… jusqu’à ce qu’il ne le soit plus », dit Max. « On peut faire des merveilles avec — surtout si quelqu’un dans l’équipe le maîtrise bien. Mais c’est fragile, non structuré et pas conçu pour la collaboration ou la traçabilité. »
Jean résume ainsi : « Quand vos décisions dépendent de trop de fichiers Excel, de trop de personnes et d’un peu trop d’intuition… ça finit par casser. C’est là que l’ERP entre en jeu. »
Il ne s’agit pas de tout remplacer d’un coup. Il s’agit d’adopter un système qui vous apporte structure, traçabilité et capacité à croître.
Un autre mythe tenace? Que réussir une implantation ERP signifie éliminer complètement le papier.
« Le sans papier est possible, surtout dans des industries très structurées », précise Jean. « Mais aller 100 % numérique n’est pas toujours réaliste. C’est plus une question de volonté que de ROI. Il faut viser “moins de papier”, pas “zéro papier”. »
Max ajoute : « L’ERP permet de tout numériser — des bons de travail aux factures — mais seulement si vos processus sont bien définis. Sinon, vous numérisez le chaos. »
L’objectif réel est de simplifier le travail des équipes, pas de changer pour le plaisir de changer.
Si vous songez à implanter un ERP pour la première fois, commencez par une question simple : pourquoi le faisons-nous?
« L’ERP est une transformation — pas un achat logiciel », souligne Jean. « Le logiciel ne représente souvent qu’un tiers du coût total. Le reste, ce sont les services, la formation, la gestion du changement. Et c’est là que se trouve la vraie valeur. »
Max appuie ce point : « L’ERP n’est pas juste un projet techno — c’est un projet d’entreprise. »
Ne cherchez pas qu’un fournisseur — cherchez un partenaire. Quelqu’un qui comprend votre industrie, fixe des objectifs réalistes et vous accompagne après le go-live.
Parce qu’au final, un ERP ne se limite pas à connecter des systèmes. C’est un outil pour permettre à votre équipe de travailler plus intelligemment, plus rapidement, et avec une confiance totale dans les données.
Pour aller plus loin, regardez la conversation complète avec Jean et Max dans notre webinaire Posez toutes vos questions sur l’ERP et la fabrication.
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